jeudi 5 février 2009

Omar Rodriguez-Lopez / Jupiter Nyne / Stéphane Tellier



Omar Rodrigez-Lopez / Old Money / Stones Throw Records
États-Unis










Si vous recherchez la définition du mot « prolifique » dans le dictionnaire, il y a des chances que vous retrouviez une photo d’Omar Rodriguez-Lopez en annexe. Avec ses huit albums solos en quatre ans (deux autres sont déjà prévus pour 2009), ses trois albums de collaborations et ses quatre albums, un E.P. ainsi qu’un live produits au sein de The Mars Volta, on comprend bien que la paresse n’est pas une option chez ce compositeur, réalisateur et multi instrumentaliste. Si toute cette activité est déjà impressionnante en soi, on s’étonnera davantage du fait que chacune de ses productions renferme un niveau de qualité enviable. Old Money ne fait pas exception à la règle; malgré son côté chaotique qui ferait se gratter la tête au plus aguerri des fans de musique expérimentale, Rodriguez-Lopez réussit à y mettre un ordre méticuleux qui éclipse l’idée de l’improvisation à outrance. Impossible de ne pas tenir ses écouteurs à deux mains pour tenter de capter toute la richesse sonore que cet album renferme. Les changements de dynamique sont imposants, mêlant à la fois rock, funk, jazz et psychédélique avec ses guitares, synthétiseurs, thérémine, clarinettes, batterie et basse qui se superposent et se déconstruisent à leur gré en une multitude de couches sonores. Et c’est justement cette balance entre le contrôlé et l’incontrôlable qui fait de Old Money un album non seulement hautement ambitieux mais aussi hautement réussi. (Yannick Valiquette)


Jupiter Nyne / Everlasting Complications / Indépendant
Montréal / Québec










Si vous n’avez jamais entendu parler de «Crunch rock» auparavant, vous aurez la chance d’en connaître un peu plus sur ce style avec la formation Jupiter Nyne. Leur plus récent album paru en 2008, Everlasting Compilations, représente le genre par excellence. Sur 14 pièces, les sonorités vadrouillent entre le Pop-punk et le Rock alternatif, donnant des allures «bonbon» un peu ambitieuses. L’album expose des paroles engagées, qui se cachent derrière une très intéressante fusion d’alternatif des années 90, avec un style rock «rebel» des années 70. On remarque quelques ressemblances avec les groupes Nirvana, Foo fighters, Radiohead et The Police. Le disque est pro-énergique, on ne peut le nier, mais l’énergie n’est pas toujours synonyme de puissance. D’ailleurs, l’album aurait été à son avantage si le chanteur et guitariste du groupe avait moins éperdument crié les paroles. C’est donc parfois très essoufflant pour les oreilles. (Catherine Bournival)


Stéphane Tellier / Stéphane Tellier / MAODJAM
Sorel / Québec


Auparavant réservé aux initiés et aux inconditionnels de Django Reinhardt, le jazz manouche a été popularisé au Québec par Benoît Charest avec ses compositions sur la bande sonore du film Les triplettes de Belleville. Le style, charmant et plutôt ensoleillé dans sa facture, nécessite un talent remarquable en interprétation à la guitare. Les élus sont peu nombreux. Voici qu’un collaborateur de Benoît Charest, le sorelois Stéphane Tellier, a commis un premier album à titre de guitariste soliste. Le disque est entièrement instrumental, mélangeant textures gitanes et jazz ambiant. Le résultat est léger, simple et poli. Presque trop, en fait, ce qui rend ce disque moins mémorable par rapport à d’autres œuvres de ce genre. Il y est intéressant à noter que la pochette comporte des textes poétiques au nom de certaines des pièces de l’album, donc visiblement inspirés par l’atmosphère musicale. Cela rajoute une dimension intéressante au projet. Stéphane Tellier est un habitué des festivals de la province, et son impressionnant doigté pourra certainement y être observé durant l’été 2009. À surveiller. (Léa Noémie Plourde-Archer)

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