mercredi 29 octobre 2008

Critiques: Semaine du 28 octobre



aRTIST oF tHE yEAR / vELOUR bRIGADE / cHEEZY sOUND(s)

aRTIST oF tHE yEAR poursuit dans sa visée avec ce quatrième opus sale à s'en lécher les doigts. Leur électro-funk est de plus en plus chargé, mais aussi plus constant. Sous la distortion, un peu trop présente à la longue, on découvre une architecture sonore épatante au cours de laquelle chaque pièce cache des virages inattendus. Exit aussi les skits humoristiques qui prennent trop de place, même si les musiciens ne peuvent s'empêcher de glisser quelques commentaires sexy ici et là. vELOUR bRIGADE est une bombe de la piste de danse, rejeton de MSTRKRFT. Mais avec un tutu rose, tout de même.
Album en magasins le 28 octobre; concert de lancement le 31 octobre au National. (Ariane Gruet-Pelchat)

Lavabo

Bien que les arrangements musicaux soient peaufinés, le nouvel album de Lavabo, du même titre, projette l’effet d’un déjà vu. N’allant pas jusqu’à dire que c’est un prolongement tout craché de Malajube, l’on remarque toutefois énormément de ressemblances. Ce n’est pas tant la musique pop-rock à tendance alternative qui fait ressortir cet élément douteux, mais surtout la voix. Le chanteur Samuel, dont l’on ignore le nom complet, doit s’être grandement inspiré des tons de Julien Mineau, affriolante voix de Malajube. Lorsque l’on écoute Lavabo, un album de 10 pièces, une certaine fierté patriotique est tout de même présente. Il est toujours intéressant d’entendre un groupe francophone émergeant à Montréal, ayant du talent, et faisant ressortir nos vibrations quotidiennes. Les sonorités sont agréables, sympathiques ; il ne reste qu’à encore préciser davantage le style, et le lavabo coulera à flots! (Catherine Bournival)

André / Le thé et la justice / Diz Disques

Le groupe André avait sorti la tête de l'eau dans le sillon des trois-accords. Or, l'humoristique chanson Yolande Wong avait fait de l'ombre aux autres pièces de leur disque Les derniers modèles de la mode masculine. Trois ans plus tard, le groupe s'affranchit de ce détour country et assume sa pop rock légère mais plus achevée. Le thé et la justice est mieux balancé, un peu plus enrobé et plus réfléchi. Les textes offrent une piste de réflexion plutôt sombre et les harmonies classiques mais efficaces nous y font revenir. Un disque agréable, sans plus. En magasins depuis le 21 octobre. (Ariane Gruet-Pelchat)


Quest For Fire - Quest For Fire - Storyboard Records

À ne pas confondre avec le célèbre film et encore moins avec la chanson d'Iron Maiden, Quest For Fire est une formation improbable qui vient d'apparaître en sol torontois. Improbable est le mot, car en écoutant ce premier effort résolument stoner et psychédélique, on a du mal à croire qu'il est exécuté par des membres de (feu) The Deadly Snakes, (feu) Cursed et de No No Zero. La comparaison avec Black Mountain est inévitable, puisque les deux groupes opèrent sensiblement dans le même registre, mais il ne faudrait pas faire l'erreur de penser que Quest For Fire n'est qu'une simple copie carbone. C'est épuré, c'est linéaire, c'est lourd, c'est relaxe. Bref, Quest For Fire donne ses lettres de noblesse au rock psychédélique. (Yannick Valiquette)

Ok Giraffe - Ok Giraffe

Ok Giraffe est difficilement définissable mais ne manque pas de nous charmer avec l'album Ok Giraffe. La merveilleuse voix de Rosa Smedley nous laisse pantois sur des compositions très originales puisant dans le jazz et dans le funk tout en ayant un son tout à fait unique. Passant de l'anglais au français à l'espagnol, Ok Giraffe nous propose un voyage dans leur univers qui n'est pas sans rappeler certaines sonorités d'Europe de l'est. L'album a été lancé au divan orange le 22 octobre dernier et le groupe était de passage dans les studios de CHOQ.FM quelques jours avant dans le cadre de l'émission Univers Folk pour une performance mémorable. Un groupe à découvrir et à voir sur scène absolument! (Simon Maltais Morand)


Travelling Head Case - Nanton Alberta

Nanton Alberta est le résultat d'une seule séance d'enregistrement faite en décembre 2007 par le Travelling Head Case et qui arrive sur les tablettes très peu de temps après One dead indian, également produit en 2007. Les textes introspectifs du musicien de Rouyn-Noranda sont maintenant portés par un son rappellant certaines pièces blues de John Fahey et qui s'éloigne des ambiances folks de son précédent album. Court et dépouillé, Nanton Alberta laisse toute la place à une puissante voix qui accompagne parfaitement l'énergie et le rythme qui vous fera forcément tapper du pied et hocher de la tête. Un excellent album à découvrir le 1er novembre à l'Absynthe en compagnie de Skip Jensen et des Fidel Castrol. (Simon Maltais Morand)

Brian Borcherdt – Coyotes

Coyotes n'a rien de ce qu'on imaginerait du premier album solo d'un des membres de Holy Fuck. Loin des sons électroniques de la formation torontoise, Brian Borcherdt propose un disque tout ce qu'il y a de plus folk. Dès la première note, on plonge dans son univers musical empreint de sensibilité et de mélancolie, digne d'un certain Elliott Smith ou d'un Jason Molina. Chacune des pistes de ce petit bijou nous raconte une histoire qu'on ne ce lasse pas d'entendre. À la manière de Bright Eyes, les mélodies acoustiques nous font vibrer, mais il y a là quelque chose de plus : une âme. « Means of Escape » illustre bien l'ensemble mélodique de l'album tandis que la pièce titre, « Coyotes », apporte un timbre de voix résolument plus vulnérable. Bien que Coyotes n'ait que sept pièces à nous offrir, il est évident que l'œuvre est achevée et que ce projet mérite d'être considéré comme plus qu'une simple exploration musicale. (Vincent Lefebvre)

The High Dials - Moon Country - Rainbow Quartz Records

Autrefois connus sous le nom des Datsons, le groupe montréalais The High Dials qui fait dans la pop dite psychédélique nous propose un troisième album, Moon Country. La formation renoue avec les faces A et B des vinyles en regroupant les 14 chansons sur deux disques, alors qu'elles auraient très bien pu figurer sur un seul. Cette attention se veut un « hommage à l’album en tant que forme d’art dans l’ère du mp3 ». Réalisé par Joseph Donovan (Sam Roberts, The Dears) et enregistré en partie dans un cottage retiré d’Irlande, Moon Country est riche en variantes pop. Il rappelle Doves par moments, mais plus généralement leur musique se compare à leurs contemporains tel le Brian Jonestown Massacre, avec qui ils ont d’ailleurs fait tournée, ou aux classiques Beatles. L'influence anglaise est évidente et le succès retentissant de War of the Wakening Phantoms auprès de l’auditoire anglais le prouve. Malgré la perte du bassiste-sitariste Rishi Dhir, maintenant leader du projet Elephant Stone, The High Dials, réussit à combler les attentes une fois de plus. Avec la disparition du sitar dans le son du groupe, c'est particulièrement grâce voix vaporeuses et le feedback omniprésent qu’on ressent l’influence psychédélique. Somme toute, une recette simple de fruits nappés d’une crème anglaise ! (Eric Beaulieu)