vendredi 21 novembre 2008

Les plaquettes de la semaine

Isobel Campbell & Mark Lanagan

Sunday at Devil Dirt

V2
Sur papier, l’idée d’un duo entre Isobel Campbell (Belle & Sebastian) et Mark Lanegan (Screaming Trees) peut sembler inusité. En pratique, on se rend vite compte que Sunday at Devil Dirt ne réinvente pas la roue. Leur musique country-blues-pop nous renvoie directement vers d’autres couples improvisés du passé, comme Nick Cave et PJ Harvey ou encore Nancy Sinatra et Lee Hazelwood. Il y aurait pires comparaisons, et puis le manque d’originalité est vite pardonné par le plaisir flagrant qui a été investi dans le projet. Mais si Sunday at Devil Dirt est agréable pour les oreilles, sachez que la pochette, elle, est plate comme un jour de pluie. (Yannick Valiquette)

Talkdemonic

Eyes at Half Mast

Arena Rock
Par moments, on a l’impression que Eyes at Half Mast, troisième effort du duo Talkdemonic, est la maquette d’un grand album en devenir : les bonnes idées fusent de toutes parts sans vraiment être traitées avec la profondeur qu’elles méritent. Chaque pièce voit son mélange de musique électroacoustique et de rock instrumental prendre tranquillement son envol avant de se saborder abruptement pour passer à la pièce suivante. Il en résulte un album tout de même agréable à écouter, mais difficilement mémorable, ce qui ne vous donnera pas nécessairement envie d’y retourner fréquemment. Les fans de Four Tet voudront quand même y prêter une oreille curieuse. (Yannick Valiquette)

Land of Talk

Some are lakes

Land of Talk est un groupe Montréalais dont le nom circule beaucoup depuis les derniers mois. En avant plan, il y a la chanteuse Elizabeth Powell, une jeune ontarienne venue au Québec pour étudier à Concordia et intégrer la scène musicale locale. C’est ici qu’elle a rencontré Bucky et Chris avec qui elle a formé Land of Talk. Leur premier maxi Applause Cheer Boo Hiss, paru en 2006, s’est fait remarquer par les ténors de la scène alternative montréalaise, et le groupe a longuement tourné le monde avec ces chansons, partageant la scène avec des groupes comme Broken Social Scene et The Decemberists. Some are lakes est leur premier album, et si les fans l’ont attendu pendant longtemps, le résultat n’est pas décevant. C’est du rock cru et dansant aux mélodies très bien ficelées, marié à la voix étonnante d’Elizabeth Powell. Celle-ci rappelle autant Cat Power et Emmylou Harris (sans l’excès de mélancolie) que Karen O dans ses moments plus intenses. Powell est aussi la parolière du groupe, orientant les sujets des chansons de cet album vers les thèmes de la paix intérieure et de la recherche de bien être. Un album bien, énergique et, si un peu lancinant par moments, très bien exécuté. (Léa Noémie Plourde-Archer)


Baloji

Hotel Impala

Virgin

Hotel Impala, le premier album solo de Baloji, est un vrai petit diamant africain. Chaque mélodie fait ressortir des odeurs, des ancrages, sur un rythme afropéen. Ce cher Balo’ est un rappeur hors pair, offrant sur chacune des 16 pièces, un style d’écriture très travaillé, des rimes recherchées, donnant une poésie intéressante dans l’ensemble. Partageant ses esprits, entre son enfance au Congo et sa vie en Belgique au sein d’une famille d’adoption, Baloji aborde les thèmes de guerre, conditions de vie, hiérarchie sociale, femmes et familles troublées. Sur une note plus gaie, l’album en général est un prodigieux amalgame de soul, hip-hop, garni d’une grande variété d’instruments pour agrémenter les afro beats. Au rendez-vous, des guitares funky groove, des trompettes, et même des triangles. Les cuivres rutilants enchaînent les souffrances de son enfance, avec des violons et pianos. Pour son album, Baloji fait appel à plus de 56 musiciens dont des chorales style gospel, des beatmakers, quelques invités de marque tels que Philippe Weiss (mixant également pour Diam’s). Avec Hotel Impala, Baloji, tant engagé que sensible, nous offre une culture musicale des plus charmante. (Catherine Bournival)

Pendulum

In Silico

Ear Storm

De Perth, Australie, Pendulum est une formation née en 2002 de l’union des réalisateurs Rob Swire et Gareth McGrillen et du DJ Paul 'El hornet' Harding. Rendu populaire grâce à un remix de Voodoo People de Prodigy, le groupe fait dans le drum & bass, mais leurs influences comptent aussi un mélange électro de breakbeat et de hardcore jumelé aux genres metal et punk. Présentement en tournée européenne, je suggère l’écoute de Granite, un grand succès. (Eric Beaulieu)

The Great Outdoors

Fall EP

DDG Records

The Great Outdoor, originaire de Vancouver, présente à l’automne 2008 un 4e effort intitulé Fall. La troupe d’Adam Nation nous arrive avec des compositions moins éclatées et plus proche du folk traditionnel que celles se trouvant sur les trois premiers albums du groupe. La voix, le banjo, le ukulélé et la guitare sont à l’honneur pour cet album qui va même jusqu'à se tremper les lèvres dans l’americana, rappelant ainsi certaines sonorités de Calexico ou d’un Dany Placard mélancolique. Les compositions d’Adam Nation sont justes et remplissent à merveille le 4e album d’un autre excellent groupe de la très riche scène folk de Vancouver. (Simon Maltais Morand)

Ferriswheel

Woodsongs from the backroom

4th Avenue Records

Le plus récent projet de Simon Trottier (Nicolas Bernier, White Noise Ensemble) et Mathieu Charbonneau (Torngat), Ferriswheel, nous propose un premier album qui rassemble une maigre collection de neuf compositions totalisant à peine plus de trente minutes. Toutefois, cette demie-heure instrumentale est un délice pour les oreilles. Le mélange de piano classique et de folk dans le registre de Torngat et de leurs contemporains est réussi. Simon Trottier aux guitares et Mathieu Charbonneau aux claviers sont accompagnés, entre autres, des autres membres de Torngat Pietro Amato et Julien Poissant. D’autres musiciens chevronnés complètent l’instrumentation avec la clarinette basse, la contrebasse et le violon. (Eric Beaulieu)