mercredi 17 décembre 2008

Listes de fin d'année [2008]


Yannick Valiquette [top 20]
y.valiquette@gmail.com
1: Jarboe – MahaKali (The End)
2: Nick Cave & The Bad Seeds – Dig!!! Lazarus Dig!!! (Mute)
3: Esoteric – The Maniacal Vale (Season Of Mist)
4: Lifelover – Konkurs (Avantgarde)
5: Portishead – Third (Mercury)
6: Skepticism – Alloy (Red Stream)
7: Krallice – Krallice (Profound Lore)
8: Harvey Milk – Life… The Best Game In Town (Hydra Head)
9: Leviathan – Massive Conspiracy Against All Life (Moribund)
10: Celestia - Frigidiis Apotheosia : Abstinencia Genesiis (Drakkar Productions)
11: Darkspace – Darkspace III (Avantgarde)
12: Hail Of Bullets - …Of Frost And War (Metal Blade)
13: Enslaved – Vertebrae (Indie Recordings)
14: Grails – Doomsdayer’s Holiday (Temporary Residence)
15: Caïna – Temporary Antennae (Profound Lore)
16: Steve Von Till – A Grave Is A Grim Horse (Neurot)
17: Cult Of Luna – Eternal Kingdom (Earache)
18: Star Of Ash – The Thread (Candlelight)
19: We’re From Japan! – Now Breathe (Jackpot)
20: Nachtmystium – Assassins : Black Meddle Part 1
Voir aussi [http://rateyourmusic.com/list/feastofnoise/top_20___2008] 


Emilie Morneau [top 25]
emilie-morneau@hotmail.com

Héliodrome - La lumière ordinaire du jour (Endemik Music)
Wolf Parade - At Mount Zoomer (Sub Pop)
Semtazone - Alles is durven (Irfan)
Rokia Traore - Tchamantche (Tama)
Chad VanGaalen - Soft Airplane (Flemish Eye)
Alexandre Désilets - Escalader l'ivresse (Maisonnette)
Catherine Major - Rose Sang (Productions de l'onde)
L'Idéal - Barbara Carlotti (4AD)
She and Him - Volume One (Double Six)
The Raconteurs - Consolers of the lonely (Third Man Records)
Nico Lelièvre - Parallèle (Disques Into)
Arman Méliès - Casino (Warner)
Baloji - Hotel Impala (Virgin)
Poney Express - Daisy Street (Atmosphériques)
Mother Mother - O My Heart (Last Gang Records)
The Dead Science - Villainaire (Constellation)
Cvantez - Yvetella Musipontaine (Drunk Dog Records)
Dr Dog - Fate (Park the Van Records)
Man Man - Rabbit Habits (Anti Records)
The Walkmen - You & Me (Gigantic Records)
Mon Electric Bijou - Backstabber Blues (Roast Records)
Land of Talk - Some are lakes (Secret City Records)
Human Highway - Moody Motorcyle (Secret City Records)
Krista Muir - Accidental Railway (Indica)
Keith Kouna - Les années Monsieur (P572)



Léa Noémie Plourde-Archer
[tops chansons et concerts]
sombre_heroine_de_l_amer@hotmail.com

Top chansons
Will it grow (Jakob Dylan)
Voice in headphones (Mount Eerie, Julie Doiron & Fred Squire)
Positively Inclined (Wax Tailor feat. Marina Quaisse & A state of mind)
Microphone (Coconut Records)
Why do you let me stay here (She and Him)
L'éphémère (Alexandre Désilets)
À la chaîne (Karkwa)
Masiteladi (Amadou & Mariam)
Mr. Hurricane (Beast)
Some are lakes(Land of talk)
Schoolyard(Wintermitts)
Mansard roof (Vampire Weekend)
Themesong (The Violet Archers)
Shells (M.I.A.)
Body of years (Mother Mother)
I'm a lady (Santogold feat. Trouble Andrew)
Speed of light (Asian dub foundation)
Cappucino (The Knux)
Ukulélé (Thomas Fersen)
School days (Loudon Wainwright III)
Sur un trapèze (Alain Bashung)


Top concerts
M.I.A., avec en première partie Holy Fuck, le 3 juin au Métropolis. Électrisant!
Death Cab for Cutie au quai Jacques-Cartier le 6 juin. Ensorcelant.
Salif Keita et Vieux Farka Touré en programme double au Métropolis le 26 juin dans le cadre du Festival International de Jazz de Montréal. Fascinant.
Cali et Antoine Gratton au Club Soda, le 30 juillet, dans le cadre des Francofolies de Montréal. Réjouissant.
Amadou & Mariam, avec en première partie Daby Touré, le 1 août au Métropolis, dans le cadre des Francofolies de Montréal. Touchant.
Radiohead au Parc Jean-Drapeau le 6 août. Impressionnant.
Karkwa, le 11 décembre au Métropolis. Enivrant.
Yann Perreau au divan orange le 22 août. Excitant!

jeudi 11 décembre 2008

Quelques critiques avant Noël



Murder By Death
Red of Tooth and Claw
Vagrant










Après avoir raffiné et affirmé leur son sur leur précédent album, In Bocca al Lupo, on aurait été porté à croire que Murder By Death allait essayer de pousser leur country-rock noir encore un peu plus loin. Mais voilà que Red of Tooth and Claw arrive sans tambour ni trompette, avec rien dans les poches sauf une autre poignée de bonnes chansons à nous offrir. La voix d’Adam Turla, qui rappelle celle d’un certain Johnny Cash, se pose toujours sur des textes qui parlent de trahison, de vengeance et autres thèmes qui finissent généralement assez mal. Rien de très nouveau donc, mais c’est toujours aussi bon et c’est ça qui est important. C’est à se demander pourquoi ce groupe est encore si méconnu après quatre albums. (Yannick Valiquette)

DVD
Global Metal
Séville Pictures


Maintenant que les bases du monde entourant la musique métal ont été établies avec A Headbanger’s Journey, l’anthropologue Sam Dunn et Scott McFadyen se remettent au boulot et tentent d’approfondir un peu les choses. Ce nouveau documentaire nous emmène entre autres au Brésil, en Chine, au Japon, en Inde et en Israël pour nous dresse un portrait des scènes métal et de leurs fans à travers différents contextes culturels et politiques. Avec un sujet aussi captivant et si peu exploré, Sam Dunn touche encore une fois à quelque chose de gros, de trop gros peut-être. En vérité, chaque ville qu’il visite mériterait amplement un film pour elle seule! Cette contrainte du temps se ressent bien dans les entrevues plus courtes et pas aussi approfondies qu’on l’aurait parfois souhaité. Global Metal est néanmoins un film vraiment intéressant qui captivera autant les fans finis que les curieux. À écouter si vous aimez la musique en général. (Yannick Valiquette)

Variés
Global Metal Soundtrack
Universal Music










Pour accompagner le deuxième documentaire dédié à l’univers du métal par l’anthropologue, réalisateur et métalleux Sam Dunn, Universal Music fait paraître une compilation mettant en valeur la diversité musicale en styles et en provenances dont le film nous trace le parcours. Si certains feront de belles découvertes grâce à l’inclusion, entres autres, de groupes comme Melechesh, Sigh, Orphaned Land, Tengkorak, Enslaved et ChthoniC, la plupart ne verront probablement pas de grande utilité à son existence. On sent qu’il y a peu de travail derrière le choix et l’ordre des pièces, Universal ayant préféré nous balancer quelques « valeurs sûres » comme Lamb Of God, Mastodon ou In Flames plutôt que de profiter de l’occasion pour nous faire découvrir des talents cachés. Puisque le concept est tout de même louable, vous pouvez toujours leur faire compétition en faisant votre propre compilation. (Yannick Valiquette)

Anathema
Hindsight
KScope










Certains albums jouent un rôle purement transitoire dans l'histoire d'un groupe. Souvent, ces albums deviennent reconnus en tant que tel par pur hasard, mais il arrive aussi que cette phase soit provoquée et célébrée musicalement par le groupe en question. Avec Hindsight, Anathema souligne son changement de direction en nous offrant un réenregistrement semi-acoustique de quelques-uns de ses classiques en plus de présenter une toute nouvelle pièce. Si les motifs de cet exercice est vénérable, son exécution nous laisse malheureusement un peu sur notre faim. Le problème majeur est que malgré quelques bonnes idées ici et là qui prêtent une nouvelle peau à certaines pièces, la plupart n’offrent pas un changement radical d’interprétation. On aurait aimé que le groupe puise plus loin dans son passé pour tenter de nous surprendre un peu. Ceci étant dit, Hindsight est tout de même agréable d’écoute et ne laisse présager que du bon dans le futur plus serein d’Anathema. (Yannick Valiquette)

Star of Ash
The Thread
Mnemosyne Productions










Heidi S. Tveitan, mieux connue sous son pseudonyme de Star of Ash, ne doit pas être étrangère à l’expression qui dit que « le temps fini par arranger les choses », puisqu’elle aura attendu sept ans avant de faire suite à l’intriguant mais inégal Iter.Viator. Et le temps aura effectivement arrangé les choses, car The Thread est absolument tout ce que l’on aurait voulu que son prédécesseur soit! La jeune artiste norvégienne semble s’être décidée à faire confiance en ses talents de composition, renouant avec un mélange unique de rock ambiant, de musique électronique et de trame sonore dans une homogénéité qui était absente jusqu’à présent. Ce nouvel album est plus abouti, mieux ficelé et infiniment moins stérile que Iter.Viator, ce qui devrait être amplement suffisant pour combler ceux qui étaient déjà conquis en plus de gagner quelques sceptiques au passage. (Yannick Valiquette)

La Gachette
Quoi qu'il advienne
Indépendant


Vous avez besoin d’un petit coup d’énergie avant les fêtes? Écoutez le nouvel album de La Gachette. Ce groupe punk-rock montréalais propose un troisième opus très énergique, très rythmé. Du punk simple et sans prétention, avec les évidents appels à la fête, ainsi que quelques chansons aux paroles plus sombres. Une des pièces du nouvel album est un hommage à Freddy Villanueva, ce jeune homme originaire de Montréal-Nord, tombé sous les balles des policiers lors de l’été dernier. Le groupe a connu plusieurs formules avant de devenir le trio qu’ils sont aujourd’hui. En dix ans d’existence, Quoi qu’il advienne est leur premier album avec un batteur officiel. Deux des membres d’origine subsistent. La bande a donc beaucoup d’expérience et c’est apparent dans leur manière de livrer la musique. Ils sont très à l’aise dans leur catégorie, et ainsi ils peuvent se permettre de s’amuser sans tomber dans l’insipidité. (Léa Noémie Plourde-Archer)

dimanche 7 décembre 2008

Encore quelques critiques

[decemberists+valerie+plame.jpg]The Decemberists
Always The Bridesmaid (A singles series)
Y.A.B.B. records/Jealous Butcher records


Après 7 albums, les Decemberists nous reviennent avec Always The Bridesmaid (A Singles Series), un ramassis de chansons qui n’avaient ce qu’il fallait pour figurer sur leur prochain album à paraître. Produit sous la forme de 3 vinyles, il s'agit d'un paquet de six chansons, dont une en versions courte et longue et une reprise. Le groupe de Portland construit habilement des arrangements faisant de leur pop une musique certes agréable, mais prévisible. La voix de Colin Meloy se superpose à des compositions prudentes, s'étirant parfois lamentablement, particulièrement sur une version assumée de 6:38 de Days of Elaine qui n'apporte pratiquement rien de plus à la version courte. La reprise précise de I'm Sticking With You du Velvet Underground qu'on a déjà pu entendre sur la trame sonore de Juno est appréciable quoiqu'elle ne soit pas différente de la précédente. Pour les amateurs déjà convaincus des Decemberists… (Eric Beaulieu)


The Matadors
Sweet Revenge
Stumble records



La formation ontarienne The Matadors se présentent comme groupe de Horrorbilly. C’est un genre qu’ils ont inventé pour fusionner leur amour du rock rétro et leur humour satanique. Il serait difficile de donner une mauvaise critique à ce groupe puisque celui-ci est en lien direct avec le grand Lucifer lui-même! Ayant vendus leur âme à ce dernier, les très virils membres du groupe posent en porte-parole du Diable sur Terre, et en prime proposent un rock très dansant et très festif. Joel ‘Hooch’ Parkins a fondé The Matadors il y a 14 ans. Sweet Revenge est le sixième album du groupe. Avec sa voix de crooner charmeur, Hooch réussira à convaincre même le plus sage des êtres à sombrer dans le vice et le sex drugs and rock and roll. The Matadors est un véritable groupe de fête, certainement à son avantage en prestation dans un petit bar miteux. Un disque idéalement consommé en accompagnement avec plusieurs consommations alcoolisées. (Léa Noémie Plourde-Archer)

mercredi 26 novembre 2008

Critiques cd de la semaine


Relief Maps
Graveyard Smash
Indépendant

Relief Maps est un groupe d’Ottawa composé de quatre jeunes Irlando-Canadiens liés de sang ou d’amitié. Leur musique n’a rien de percutant, mais leur indie rock à sauce pop actuelle réjouit tout de même. La voix de Katie Ross, juste et mordante par moments, aide à la cause surtout sur Hair Play où la superposition de plusieurs couches de celle-ci amorce la pièce en beauté. Les mélodies du EP Graveyard Smash laisse présager un potentiel tangible, malgré que des explorations musicales enrichiraient l’originalité du quatuor. (Eric Beaulieu)


Blissa
Imaginocide
Studio Blissa

M. Flou (Francis Gélinas), l'acolite de M. Jean (Martin Jean), de la formation Blissa, nous offrent un bijou de sonorités hip-hop variées. Après avoir composé plus de 150 pièces sur 10 ans d’efforts, le duo en a sélectionné 15, pour créer l’album Imaginocide. Des textes philosophiques sont au rendez-vous, nous chevauchant sur toutes sortes de réflexions spirituelles. Avec Imaginocide, nous avons droit à un amalgame de sons électros, de claviers synthétisés, de guitares funky, de basses groovy, mariés à un style rétro des années 70-80. L’album, autant concret, profond, que old school, nous amène sur des remises en question constantes, pour danser et penser à la fois! (Catherine Bournival)

2008_11_Electroluv.jpg

The Handcuffs
Electroluv
OOFL Records
En observant la pochette du deuxième disque de la formation The Handcuffs, on s’imagine pénétrer dans un univers un peu trash, un peu glamour. Se décrivant eux-mêmes comme ‘bad-ass’, le duo masculin/féminin nomme Burt Bacharach, Blondie et Iggy Pop parmi ses principales influences. Pour un groupe de rebelles, leur couleur musicale est étonnement fade. Il s’agît de chick-rock bien conventionnel, sans nuances, du genre qu’on retrouve sur des bandes sonores de comédies adolescentes américaines. Le groupe provient de Chicago et a fait beaucoup de bruit sur le continent américain, participant même à la dernière édition du CMJ music marathon. C’est donc du rock honnête, léger et amusant donc pas dénué d’intérêt, mais sans plus. (Léa-Noémie Plourde-Archer)

vendredi 21 novembre 2008

Les plaquettes de la semaine

Isobel Campbell & Mark Lanagan

Sunday at Devil Dirt

V2
Sur papier, l’idée d’un duo entre Isobel Campbell (Belle & Sebastian) et Mark Lanegan (Screaming Trees) peut sembler inusité. En pratique, on se rend vite compte que Sunday at Devil Dirt ne réinvente pas la roue. Leur musique country-blues-pop nous renvoie directement vers d’autres couples improvisés du passé, comme Nick Cave et PJ Harvey ou encore Nancy Sinatra et Lee Hazelwood. Il y aurait pires comparaisons, et puis le manque d’originalité est vite pardonné par le plaisir flagrant qui a été investi dans le projet. Mais si Sunday at Devil Dirt est agréable pour les oreilles, sachez que la pochette, elle, est plate comme un jour de pluie. (Yannick Valiquette)

Talkdemonic

Eyes at Half Mast

Arena Rock
Par moments, on a l’impression que Eyes at Half Mast, troisième effort du duo Talkdemonic, est la maquette d’un grand album en devenir : les bonnes idées fusent de toutes parts sans vraiment être traitées avec la profondeur qu’elles méritent. Chaque pièce voit son mélange de musique électroacoustique et de rock instrumental prendre tranquillement son envol avant de se saborder abruptement pour passer à la pièce suivante. Il en résulte un album tout de même agréable à écouter, mais difficilement mémorable, ce qui ne vous donnera pas nécessairement envie d’y retourner fréquemment. Les fans de Four Tet voudront quand même y prêter une oreille curieuse. (Yannick Valiquette)

Land of Talk

Some are lakes

Land of Talk est un groupe Montréalais dont le nom circule beaucoup depuis les derniers mois. En avant plan, il y a la chanteuse Elizabeth Powell, une jeune ontarienne venue au Québec pour étudier à Concordia et intégrer la scène musicale locale. C’est ici qu’elle a rencontré Bucky et Chris avec qui elle a formé Land of Talk. Leur premier maxi Applause Cheer Boo Hiss, paru en 2006, s’est fait remarquer par les ténors de la scène alternative montréalaise, et le groupe a longuement tourné le monde avec ces chansons, partageant la scène avec des groupes comme Broken Social Scene et The Decemberists. Some are lakes est leur premier album, et si les fans l’ont attendu pendant longtemps, le résultat n’est pas décevant. C’est du rock cru et dansant aux mélodies très bien ficelées, marié à la voix étonnante d’Elizabeth Powell. Celle-ci rappelle autant Cat Power et Emmylou Harris (sans l’excès de mélancolie) que Karen O dans ses moments plus intenses. Powell est aussi la parolière du groupe, orientant les sujets des chansons de cet album vers les thèmes de la paix intérieure et de la recherche de bien être. Un album bien, énergique et, si un peu lancinant par moments, très bien exécuté. (Léa Noémie Plourde-Archer)


Baloji

Hotel Impala

Virgin

Hotel Impala, le premier album solo de Baloji, est un vrai petit diamant africain. Chaque mélodie fait ressortir des odeurs, des ancrages, sur un rythme afropéen. Ce cher Balo’ est un rappeur hors pair, offrant sur chacune des 16 pièces, un style d’écriture très travaillé, des rimes recherchées, donnant une poésie intéressante dans l’ensemble. Partageant ses esprits, entre son enfance au Congo et sa vie en Belgique au sein d’une famille d’adoption, Baloji aborde les thèmes de guerre, conditions de vie, hiérarchie sociale, femmes et familles troublées. Sur une note plus gaie, l’album en général est un prodigieux amalgame de soul, hip-hop, garni d’une grande variété d’instruments pour agrémenter les afro beats. Au rendez-vous, des guitares funky groove, des trompettes, et même des triangles. Les cuivres rutilants enchaînent les souffrances de son enfance, avec des violons et pianos. Pour son album, Baloji fait appel à plus de 56 musiciens dont des chorales style gospel, des beatmakers, quelques invités de marque tels que Philippe Weiss (mixant également pour Diam’s). Avec Hotel Impala, Baloji, tant engagé que sensible, nous offre une culture musicale des plus charmante. (Catherine Bournival)

Pendulum

In Silico

Ear Storm

De Perth, Australie, Pendulum est une formation née en 2002 de l’union des réalisateurs Rob Swire et Gareth McGrillen et du DJ Paul 'El hornet' Harding. Rendu populaire grâce à un remix de Voodoo People de Prodigy, le groupe fait dans le drum & bass, mais leurs influences comptent aussi un mélange électro de breakbeat et de hardcore jumelé aux genres metal et punk. Présentement en tournée européenne, je suggère l’écoute de Granite, un grand succès. (Eric Beaulieu)

The Great Outdoors

Fall EP

DDG Records

The Great Outdoor, originaire de Vancouver, présente à l’automne 2008 un 4e effort intitulé Fall. La troupe d’Adam Nation nous arrive avec des compositions moins éclatées et plus proche du folk traditionnel que celles se trouvant sur les trois premiers albums du groupe. La voix, le banjo, le ukulélé et la guitare sont à l’honneur pour cet album qui va même jusqu'à se tremper les lèvres dans l’americana, rappelant ainsi certaines sonorités de Calexico ou d’un Dany Placard mélancolique. Les compositions d’Adam Nation sont justes et remplissent à merveille le 4e album d’un autre excellent groupe de la très riche scène folk de Vancouver. (Simon Maltais Morand)

Ferriswheel

Woodsongs from the backroom

4th Avenue Records

Le plus récent projet de Simon Trottier (Nicolas Bernier, White Noise Ensemble) et Mathieu Charbonneau (Torngat), Ferriswheel, nous propose un premier album qui rassemble une maigre collection de neuf compositions totalisant à peine plus de trente minutes. Toutefois, cette demie-heure instrumentale est un délice pour les oreilles. Le mélange de piano classique et de folk dans le registre de Torngat et de leurs contemporains est réussi. Simon Trottier aux guitares et Mathieu Charbonneau aux claviers sont accompagnés, entre autres, des autres membres de Torngat Pietro Amato et Julien Poissant. D’autres musiciens chevronnés complètent l’instrumentation avec la clarinette basse, la contrebasse et le violon. (Eric Beaulieu)

mardi 11 novembre 2008

Toujours dans la même lancée: Nouveautés musicales




Koriass - Les racines dans le béton - 7e ciel

Koriass : Un poète indétrônable

Connu sous le pseudonyme Koriass, Emmanuel Dubois, est sans doute un écrivain dans l'âme depuis l'adolescence. Grandissant au rythme de la musique, il a commencé à découvrir les groupes hip-hop québécois, tels Rainmen, Complys, Sans Pression et c'est ce qui l'a vraiment motivé à se lancer dans le rap. Toujours en s'inspirant des gourous du hip-hop québécois, Koriass a fait sa marque avec le temps. Il s'investit à présent dans la production de «beats», d'ailleurs il préfère produire ses propres «tracks» la plupart du temps. Cet artiste n'a pas fini de faire parler de lui. Son ambition et son amour de la musique sont sans cesse stimulés. Son nouvel album Les racines dans le béton, en vente partout depuis le 4 novembre, nous offre des rimes très riches, toujours aussi profondes que son succès de 2004 En t'oubliant. Koriass nous propose des textes à la hauteur de son titre de poète moderne. Dénonciations, critiques sociales, amertume, rôle des femmes, en sont quelques uns des thèmes. En tout, 15 pièces couronnent l'album dont Les femmes de ma vie, L'ère de glace, Révolution tranquille. Appuyé par Les Disques 7e ciel, nous détenons un Koriass engagé, intime, rassembleur, partageant sa pensée par un talent indiscutable pour les mots. Du hip-hop québécois à son meilleur! (Catherine Bournival)

The Dears – Missiles - Dangerbird

Voici finalement la quatrième galette
des Montréalais The Dears. Deux ans après Gang of Losers, qui en a laissé plus d'un sur sa faim, Missiles se veut un retour du groupe qui nous a offert le savoureux No Cities Left en 2003… Enfin, c'était probablement le but de l'exercice. Voilà plutôt une nouvelle tentative de retrouver l'énergie de No Cities Left, tentative plus encourageante que le suivant Gang of Losers, mais tout de même difficile. Ce qui est évident est la volonté d'originalité du disque, mais parmi tous ces mélanges rien d'autre ne transparaît. Missiles est intéressant, mais la cohésion, l'ambiance générale de l'album laisse à désirer. Il est même surprenant d'entendre des univers psychédéliques sur une pièce (Disclaimer), un clavier digne des années 80 par moment (Dream Job) et un soul quasi-gospel en final (Saviour). En théorie, le concept peut sembler du moins possible, mais en pratique, Missiles coule difficilement et on arrête souvent pour se demander si l'on écoute toujours bel et bien le même disque. Il est certain que les fans de la première heure retrouveront la voix fragile de Murray Lightburn, reste que cette nouvelle sortie est véritablement celle d'un groupe qui cherche toujours son identité musicale. (Vincent Lefebvre)

Harshmellow - Let is sound E.P

Le groupe québécois Harshmellow nous offre un premier E.P à saveur pop rock utilisant des éléments de classique, de jazz et de folk. Let it sound E.P renferme sept pièces, surtout des balades, accessibles et portées par le piano et la voix de Jean-Philippe Lemire. Un premier effort qui n'est pas sans rappeler le travail de Elton John, Billy Joel ou Rufus Wainwright. (Simon Maltais Morand)

Parlovr - Parlovr - Indépendant

Impossible de ne pas associer Parlovr au son du Mile End. La pièce On The Phone a tout d'une bombe des Lovely Feathers: Une pop urgente et des voix déchirées qui contrastent avec des sons plus ludiques. Là où Parlovr se démarque, c'est que les petites merveilles mélodiques cachent des guitares inventives et hurlantes (Palace Of Identical Things), des harmonies psychédéliques et des moments de folie totale (On The Phone, 1:50). Pour peu qu'ils prennent la peine de s'y attarder, les fanatiques d'expérimentations se laisseront assurément prendre par l'indie rock accrocheur et bien soutenu de Parlovr. (Ariane Gruet-Pelchat)

Orchestrol Parade - Avec ou sans l' - Indépendant

L'Orchestrol Parade propose enfin son premier disque studio, après un album en spectacle et quelques années anglophones sous le nom de The Original Wrecking Crew. Avec ou sans l' est une oeuvre ludique et sans prétention, un amalgame des influences des musiciens, mélomanes avant tout. Bien que le résultat soit un disque rock et qu'on y utilise le ska, le punk, le jazz et le hip-hop, on sent que le fil conducteur est le groove chaud du funk. Certains trouveront à redire sur l'éclectisme du disque et sur la légèreté des paroles, mais l'Orchestrol Parade est à approcher avec le twist dans la jambe et l'oreille à l'affût des coquines oeillades musicales. (Ariane Gruet-Pelchat)

En spectacle de lancement le 18 novembre au Divan Orange

mercredi 5 novembre 2008

Ce qui entâme Novembre dans nos bacs



Eagles Of Death Metal – Heart On – 2008 - Downtown Records

À peu près au même moment où l’automne se pointe le bout du nez, il y a toujours un album qui semble apparaître sur les tablettes pour nous tirer de notre déprime saisonnière. Cette année, c’est Heart On, du duo californien Eagles Of Death Metal, qui vient nous rappeler que la vie n’est finalement pas si pire que ça. Ceux qui sont déjà familier avec EODM savent bien à quoi s’attendre : Du rock tout en simplicité, sans prétention mais bourré d’attitude qui a pour seule ambition de donner du plaisir. On remarquera une brève manifestation de maturité sur Now I’m a Fool ou encore How Can a Man with So Many Friends Feel So Alone, un côté de leur musique qui est la bienvenue, mais ne vous attendez pas à plus sentimentalité de la part de rockers moustachus et virils. (Yannick Valiquette)

En spectacle le vendredi 14 novembre @ Les Saints.


An Albatross – The An Albatross Family Album – Eyeball records

Mon image de POP Montreal 2008 : le chanteur de An Albatross qui traverse la salle après son show en hurlant comme un animal, torse nu, les cheveux baignant dans le sang qui coule son front. Le punk rock psychédélique et disjoncté du groupe est libérateur à un point tel qu’il nous fait perdre toute notion de la réalité. Sur The An Albatross Family Album, l’effet est décuplé par la participation de tous les gens qui ont été membres du groupe depuis 1999. Les flûtes, les saxophones, les synthés et les cordes s’emmêlent dans une course déchaînée et forment des mélodies complètement démentes. Surtout, les arrangements sont clairs et précis et les instruments ne se pilent jamais sur les pieds. Le disque comprend aussi des moments plus calmes qui amplifient le sentiment de folie qui s’en dégage. (Ariane Gruet-Pelchat)

Grails – Doomsdayer’s Holiday – 2008 - Temporary Residence

Il est de plus en plus complexe de catégoriser la musique de Grails. Le rock instrumental semble être la niche qui leur convient le mieux pour l’instant, mais cette niche devient progressivement étroite à mesure que le groupe de Portland avance. C’est que Grails est constamment en mouvement, ne se gênant pas pour emprunter, entre autres, des éléments au rock psychédélique, aux sonorités d’Europe de l’Est, à la musique ambiante, aux compositions d’Ennio Morricone et au rock stoner comme bon lui semble. Sur Doomsdayer’s Holiday, on fait face à une musique plus sombre et plus lourde qu’à l’habitude, enveloppée d’un impénétrable brouillard ambiant qui s’étend d’un bout à l’autre de l’album. Moins d’envolées psychédéliques donc, ce qui demande un peu plus d’attention de la part des auditeurs. Mais votre patience sera largement récompensée par l’immense richesse en textures qui se laisse apprivoiser tranquillement, mais qui garanti que vous n’en avez pas fini de sitôt avec cet album. (Yannick Valiquette)

Darling Demaes - A user guide to raising the dead (songs of spring)

Le premier album des Darling Demaes était attendu depuis un certain temps déjà par ceux qui étaient tombés sous le charme des huit pièces se trouvant sur Winter keep us warm sorti en 2007. Ils nous offrent enfin un album complet reprenant plusieurs titres retravaillés du précédent EP et renfermant des nouvelles compositions qui combleront les attentes des fans des Demaes. A user guide to raising the dead (songs of spring) nous parle des choses qui ne sont plus sur un ton mélancolique porté par les sublimes harmonies des voix de Erik Virtanen et de Tasha Cyr. Le rythme rapide des guitares est maintenant soutenu par la batterie sur des pièces comme With a magnifying glass ou Young mother, donnant ainsi un son plus indie aux chansons qui se trouvaient sur Winter keep us warm. L'album comporte d'ailleurs des nouvelles composition à saveur indie folk s'éloignant un peu du premier ep, qui avait une signature un peu plus folk, mais qui sont tout autant excellentes. Ceux qui aiment Arcade Fire et Belle & Sebastian y trouveront très certainement leur compte avec A user guide to raising the dead (songs of spring) de The Darling Demaes. Lancement au club Lambi le 7 novembre. (Simon Maltais Morand)


Asian Dub Foundation- Punkara- Rinse it out ltd

Les Asian Dub Foundation sont très associés au style drum’n’bass sur lequel ils apposent un contenu très politisé qui leur donne un côté quelque peu punk.

Dans leur nouvel opus Punkara, le groupe explore aussi les sonorités de ce genre. Né à Londres en 1993, le groupe a vu le jour dans une époque de tensions raciales en Angleterre. Plusieurs des membres sont issus de la communauté indo-pakistanaise de la ville et se font connaître avec leurs messages anti-raciste. C’est donc une véritable fusion de leurs origines (avec des rappels au style bhangra) e de leur pays adoptif, berceau des origines du punk rock, qui marquent leur musique. Sur cet album très éclectique, on retrouve aussi quelques références et à l’électro et au hip hop (à la Public Enemy). Le groupe collabore sur une pièce avec l’icône punk Iggy Pop qui partage le micro avec le chanteur Al Ranjen, nouveau venu dans la formation. Cette pièce n’est pas la plus réussie de l’album, qui est inégal de par quelques liens faibles entre les genres musicaux. Le disque en entier demeure intéressant, avec plusieurs moments aussi planants que dansants. (Léa Noémie Plourde-Archer)


Nicole Lizée - This Will Not Be Televised - Centredisques

Nicole Lizée qui conduit aussi les claviers de Besnard Lakes, nous offre This Will Not Be Televised regroupant cinq pièces essentiellement instrumentales. Les deux premières pièces, la pièce titre et RPM, représentent plus de 32 minutes, soit plus de la moitié du disque et intègrent des tables tournantes. Malgré la longueur de ces pièces, on reste accroché à ses écouteurs ne sachant ce qui nous attend dans les secondes à venir. La première pièce, This Will Not Be Televised, créée pour sept tables tournantes et un orchestre de chambre, a été recommandée par la CBC pour la tribune internationale des compositeurs de 2008 qui a placé l'effort dans le palmarès des dix meilleures nouvelles compositions. Ces compositions assemblent musique classique conventionnelle et musique populaire et urbaine à merveille. L'influence jazz est omniprésente et ce surtout dans les pièces suivantes, à l'exception des percussions expérimentales de la dernière pièce, Télévision. Un album qui mérite une attention particulière, mais qui vous charmera par sa complexité et son audace. (Eric Beaulieu)


Wintermitts – Heirloom - Indépendant

Wintermitts sont des écologistes convaincus et il font des actions en conséquence. En achetant leur dernier cd Heirloom, on reçoit avec les huit chansons un sac de grains pour planter des tomates. C'est ce sens de l'humour un peu hippie et très politisé qui caractérise le groupe. Côté musical, Wintermitts penchent vers un style éco-folk-rock-fantaisiste. Le côté fantaisiste des chansons vient de l'utilisation d'instruments non-conventionnels au folk comme la trompette, l'accordéon et le glockenspiel (instrument dans la famille des xylophones). Fait rare pour un groupe anglophone de l'Ouest canadien, plusieurs de leurs chansons sont interprétées en français. Les membres du groupe sont francophones pour certains, francophiles pour d'autres. Le groupe partage son amour pour cette langue, tout autant qu'ils partagent les tâches de composition et d'interprétation des chansons. Il n'y a donc pas de star dans ce sympathique groupe qui est à surveiller dans les prochaines années. (Léa Noémie Plourde Archer)

mercredi 29 octobre 2008

Critiques: Semaine du 28 octobre



aRTIST oF tHE yEAR / vELOUR bRIGADE / cHEEZY sOUND(s)

aRTIST oF tHE yEAR poursuit dans sa visée avec ce quatrième opus sale à s'en lécher les doigts. Leur électro-funk est de plus en plus chargé, mais aussi plus constant. Sous la distortion, un peu trop présente à la longue, on découvre une architecture sonore épatante au cours de laquelle chaque pièce cache des virages inattendus. Exit aussi les skits humoristiques qui prennent trop de place, même si les musiciens ne peuvent s'empêcher de glisser quelques commentaires sexy ici et là. vELOUR bRIGADE est une bombe de la piste de danse, rejeton de MSTRKRFT. Mais avec un tutu rose, tout de même.
Album en magasins le 28 octobre; concert de lancement le 31 octobre au National. (Ariane Gruet-Pelchat)

Lavabo

Bien que les arrangements musicaux soient peaufinés, le nouvel album de Lavabo, du même titre, projette l’effet d’un déjà vu. N’allant pas jusqu’à dire que c’est un prolongement tout craché de Malajube, l’on remarque toutefois énormément de ressemblances. Ce n’est pas tant la musique pop-rock à tendance alternative qui fait ressortir cet élément douteux, mais surtout la voix. Le chanteur Samuel, dont l’on ignore le nom complet, doit s’être grandement inspiré des tons de Julien Mineau, affriolante voix de Malajube. Lorsque l’on écoute Lavabo, un album de 10 pièces, une certaine fierté patriotique est tout de même présente. Il est toujours intéressant d’entendre un groupe francophone émergeant à Montréal, ayant du talent, et faisant ressortir nos vibrations quotidiennes. Les sonorités sont agréables, sympathiques ; il ne reste qu’à encore préciser davantage le style, et le lavabo coulera à flots! (Catherine Bournival)

André / Le thé et la justice / Diz Disques

Le groupe André avait sorti la tête de l'eau dans le sillon des trois-accords. Or, l'humoristique chanson Yolande Wong avait fait de l'ombre aux autres pièces de leur disque Les derniers modèles de la mode masculine. Trois ans plus tard, le groupe s'affranchit de ce détour country et assume sa pop rock légère mais plus achevée. Le thé et la justice est mieux balancé, un peu plus enrobé et plus réfléchi. Les textes offrent une piste de réflexion plutôt sombre et les harmonies classiques mais efficaces nous y font revenir. Un disque agréable, sans plus. En magasins depuis le 21 octobre. (Ariane Gruet-Pelchat)


Quest For Fire - Quest For Fire - Storyboard Records

À ne pas confondre avec le célèbre film et encore moins avec la chanson d'Iron Maiden, Quest For Fire est une formation improbable qui vient d'apparaître en sol torontois. Improbable est le mot, car en écoutant ce premier effort résolument stoner et psychédélique, on a du mal à croire qu'il est exécuté par des membres de (feu) The Deadly Snakes, (feu) Cursed et de No No Zero. La comparaison avec Black Mountain est inévitable, puisque les deux groupes opèrent sensiblement dans le même registre, mais il ne faudrait pas faire l'erreur de penser que Quest For Fire n'est qu'une simple copie carbone. C'est épuré, c'est linéaire, c'est lourd, c'est relaxe. Bref, Quest For Fire donne ses lettres de noblesse au rock psychédélique. (Yannick Valiquette)

Ok Giraffe - Ok Giraffe

Ok Giraffe est difficilement définissable mais ne manque pas de nous charmer avec l'album Ok Giraffe. La merveilleuse voix de Rosa Smedley nous laisse pantois sur des compositions très originales puisant dans le jazz et dans le funk tout en ayant un son tout à fait unique. Passant de l'anglais au français à l'espagnol, Ok Giraffe nous propose un voyage dans leur univers qui n'est pas sans rappeler certaines sonorités d'Europe de l'est. L'album a été lancé au divan orange le 22 octobre dernier et le groupe était de passage dans les studios de CHOQ.FM quelques jours avant dans le cadre de l'émission Univers Folk pour une performance mémorable. Un groupe à découvrir et à voir sur scène absolument! (Simon Maltais Morand)


Travelling Head Case - Nanton Alberta

Nanton Alberta est le résultat d'une seule séance d'enregistrement faite en décembre 2007 par le Travelling Head Case et qui arrive sur les tablettes très peu de temps après One dead indian, également produit en 2007. Les textes introspectifs du musicien de Rouyn-Noranda sont maintenant portés par un son rappellant certaines pièces blues de John Fahey et qui s'éloigne des ambiances folks de son précédent album. Court et dépouillé, Nanton Alberta laisse toute la place à une puissante voix qui accompagne parfaitement l'énergie et le rythme qui vous fera forcément tapper du pied et hocher de la tête. Un excellent album à découvrir le 1er novembre à l'Absynthe en compagnie de Skip Jensen et des Fidel Castrol. (Simon Maltais Morand)

Brian Borcherdt – Coyotes

Coyotes n'a rien de ce qu'on imaginerait du premier album solo d'un des membres de Holy Fuck. Loin des sons électroniques de la formation torontoise, Brian Borcherdt propose un disque tout ce qu'il y a de plus folk. Dès la première note, on plonge dans son univers musical empreint de sensibilité et de mélancolie, digne d'un certain Elliott Smith ou d'un Jason Molina. Chacune des pistes de ce petit bijou nous raconte une histoire qu'on ne ce lasse pas d'entendre. À la manière de Bright Eyes, les mélodies acoustiques nous font vibrer, mais il y a là quelque chose de plus : une âme. « Means of Escape » illustre bien l'ensemble mélodique de l'album tandis que la pièce titre, « Coyotes », apporte un timbre de voix résolument plus vulnérable. Bien que Coyotes n'ait que sept pièces à nous offrir, il est évident que l'œuvre est achevée et que ce projet mérite d'être considéré comme plus qu'une simple exploration musicale. (Vincent Lefebvre)

The High Dials - Moon Country - Rainbow Quartz Records

Autrefois connus sous le nom des Datsons, le groupe montréalais The High Dials qui fait dans la pop dite psychédélique nous propose un troisième album, Moon Country. La formation renoue avec les faces A et B des vinyles en regroupant les 14 chansons sur deux disques, alors qu'elles auraient très bien pu figurer sur un seul. Cette attention se veut un « hommage à l’album en tant que forme d’art dans l’ère du mp3 ». Réalisé par Joseph Donovan (Sam Roberts, The Dears) et enregistré en partie dans un cottage retiré d’Irlande, Moon Country est riche en variantes pop. Il rappelle Doves par moments, mais plus généralement leur musique se compare à leurs contemporains tel le Brian Jonestown Massacre, avec qui ils ont d’ailleurs fait tournée, ou aux classiques Beatles. L'influence anglaise est évidente et le succès retentissant de War of the Wakening Phantoms auprès de l’auditoire anglais le prouve. Malgré la perte du bassiste-sitariste Rishi Dhir, maintenant leader du projet Elephant Stone, The High Dials, réussit à combler les attentes une fois de plus. Avec la disparition du sitar dans le son du groupe, c'est particulièrement grâce voix vaporeuses et le feedback omniprésent qu’on ressent l’influence psychédélique. Somme toute, une recette simple de fruits nappés d’une crème anglaise ! (Eric Beaulieu)

dimanche 19 octobre 2008

On ne fait pas relâche cette semaine



The Organ - Thieves - Mint Records


Retirées de la scène musicale depuis 2006, les filles de the Organ nous offrent leurs derniers enregistrements inédits sur un EP intitulé Thieves. Originaire de Vancouver, the organ s'est fait connaître pour ses mélodies mélancoliques sur des textures sonores rappelant the Smiths ou Joy Division. Les pièces se trouvant sur Thieves ont donc un son très 80, bercées par des claviers ou de l'orgue et enrobées par des effets de guitare rappelant the Cure. La voix puissante et poignante de Katie Sketch vous donnera envie de danser sur let the bells ring en plus de vous faire vibrer sur don't be angry. Les amateurs de new wave ou de rock ambiant (electrelane) seront charmés. The Organ nous offre donc leurs six dernières chansons, enregistrées rapidement en 2007, concluant ainsi une courte discographie ne contenant qu'un seul album complet (grab that gun 2004) ainsi qu'une série de ep, après cinq années d'existence. (Simon Maltais Morand)


Economics - Economics - Indépendant


Devant le succès des quelques morceaux enregistrés avec de l’équipement à rabais dans le sous-sol de ses parents, Dean Summach se voit dans l’obligation de produire du matériel sérieux. Sous le nom de Economics, il nous a concocté un premier album de dix chansons dont quelques unes ont été utilisées pour la trame sonore de courts métrages. Le mammouth illustré à l’intérieur de la pochette dans des époques incongrues fait écho aux ambiances musicales aux teintes de Four Tet et Mogwai. Parions que sa musique traversera les frontières de sa Saskatchewan natale ! (Eric Beaulieu)

Stacy Lloyd Brown - Automatic EP / Musquito Bite EP - Musical Chair Music

Le musicien d’Halifax Stacy Lloyd Brown nous offre, avec Automatic EP, dix chansons gravitant autour d’un folk moderne aux influences variables. Il dit faire une « musique folk qui donne des maux de tête à ton père », ce qui en me concerne peut se définir comme du folk ambiant sur un fond de post-rock ponctué de touches électro. De son projet Goodbye Generation avec lequel il s’accompagne de Paul MacClean, on a aussi droit à Musquito Bite EP. Quoique semblable à son travail solo, on constate, surtout dans les voix, des similitudes avec Bright Eyes. Le visuel de l’intérieur de la pochette est signé Josh J. Holinaty (http://www.holinaty.com) qui avait aussi conçu la belle affiche de sa tournée avec Fall Horsie. (Eric Beaulieu)

Allakomi - Faso Foli - Allakomi enr.

Allakomi est un groupe montréalais, arrivé du Burkina Faso en 1997. Tous les membres du groupe font partie de la famille Zon. Le grand frère Adama dirige le groupe, mais chaque personne joue plusieurs instruments et tous participent au chant et à la composition des pièces musicales. Le père, Seydou Zon, a enseigné à ses sept enfants le rôle de griot (car celui-ci est laissé en héritage avant d’être enseigné). Ce sont donc des conteurs, et c’est par ces onze contes musicaux, inspirés de leur vie en Afrique et de leurs découvertes musicales à Montréal, qu’ils nous font découvrir les magnifiques sonorités du Burkina Faso. Hormis quelques phrases en français, les paroles sont chantées en dioula, dialecte parlé en Afrique de l’Ouest. L’ensemble du disque est remarquablement bien réalisé et les harmonies chaleureuses de la kora, du djembé et du balafon joués par les membres de la famille font chaud au cœur en ces journées automnales! (Léa Noémie Plourde-Archer)

Priya Thomas - Is Blood Heron - SunnyLane Records

Cette fille, elle est un peu punk, un peu folk, très douce et quelque peu amère . Priya Thomas dévoile ces quelques aspects de sa personnalité sur son disque Is Blood heron. La jeune auteur-compositeur torontoise n’a rien de ces princesses de la pop faussement agressives qui tournent sans cesse à la radio commerciale. Elle est sincère, et malgré le fait qu’elle se dise être désorientée, elle est du moins très bien orientée dans sa direction musicale. À plusieurs reprises, la guitare nostalgique devient plus rock. Ses chansons rappellent celle d’une jeune Liz Phair, avant que celle-ci ne prenne un tournant pop. Un album touchant qui plaira aux autant âmes mélancoliques qu’aux punks sensibles. (Léa Noémie Plourde-Archer)

En concert le 4 novembre au divan orange à 22H.

Martin Leduc Band - Chansons à vendre - Les productions Pro-Duc- 2008

Martin Leduc Band aurait frappé plus juste en lançant Chansons à vendre à la fin des années 90 ou au début des années 2000. On aurait bien vu leur chanson purement québécoise aux accents rock et ska en première partie des Colocs, de Capitaine Révolte ou des Cowboys Fringants période 12 grandes chansons - Sur mon canapé. Le disque couve de jolis moments à la trompette et à l'harmonica, mais les clichés musicaux et littéraires ont vite fait de nous les faire oublier. Dommage, car le groupe est capable de sortir de l'habitude et d'expérimenter, mais ces brèches sont beaucoup trop courtes. À petites doses, Chansons à vendre vous fera sautiller tout en gardant votre esprit branché sur les failles de la société. (Ariane Gruet-Pelchat)

Concert de lancement le 23 octobre au Quai-des-brumes

Une gigue western !

C’est sur des influences de David Bowie, The Pixies et Norman McLaren que le groupe Wax Lang nous offrent, La La lang, un album rock expérimental psychédélique. Les membres du groupe se comparent à comment le rock’n’roll serait, s’il avait existé simultanément dans le passé et le futur. Pas très modestes … Disons que c’est peut être une comparaison trop généralisée, car en écoutant le disque, on remarque plutôt des sonorités de musique rock celtique, avec des rhytmes country du sud des États-Unis. Wax Lang est d’ailleurs une formation originaire du Kentucky, aux limites des terres westerns que sont l’Alabama et le Tennessee. Une chose est claire, La La lang est un album entraînant, nous donnant presque envie de giguer tous en cœur, avec un peu de danse en ligne. (Catherine Bournival)

jeudi 16 octobre 2008

Du nouveau pour la balado

La baladodiffusion des atomes crochus vous est maintenant offerte en format amélioré. Segmentée en chapitres, elle vous permet de naviguer aisément à l'intérieur de l'heure et demie de l'émission. À l'intérieur de iTunes, un menu Chapitres est inséré pour vous permettre de redécouvrir vos coups de coeur de la semaine. Chacun des chapitres est associé à une image (e.g. la pochette de l'album) et un titre (e.g. le nom de l'artiste et le titre de la pièce).






24 septembre 2008

1er octobre 2008

8 octobre 2008

15 octobre 2008

mardi 14 octobre 2008

Cette semaine sur nos platines



Man an Ocean – This is not about who's gonna win – 2008 – Indépendant

Il faudrait donner un prix à David Ratté, seul membre à bord de Man an Ocean, pour avoir crée un visuel d'album qui illustre si parfaitement la musique de This is not about who's gonna win. Car dès les premières secondes de « My Girl and the Sea », c'est nous que l'on peut voir aux commandes de ce bateau solitaire, naviguant sans destination précise dans cette obscurité la plus totale. Il n'y a pas de place pour la peur ici, puisque nous avons abouti dans ce néant de notre propre chef. Les eaux étant plutôt calmes, nous en profitons donc pour nous laisser bercer par les douces vagues de guitares et de piano qui nous plonge dans une réflexion profonde et sereine. Mais comme il y a nul endroit pour se cacher de soi-même, nous pourrions avoir à affronter quelques remous de nostalgie et peut-être même de regret avant de pouvoir regagner terre. À écouter lorsqu'on ne veut pas partir à la dérive complètement seul. (Yannick Valiquette)

Dylan Thomas and The Vancouver Vipers - Fortune teller miracle fish

Autrefois, Dylan Thomas grattait sa guitare sur le bateau de son père, aujourd’hui, il a bien muri. Le jeune homme, natif d’une petite ville de la Colombie-Britannique, se dit influencé par Bob Dylan, Neil Young, les Beatles, Rolling Stones, Turbonegro, Ramones, Beach Boys, ainsi que Van Morrison. Paru en mai 2008, le premier album de Dylan Thomas and the Vancouver Vipers, Fortune teller miracle fish semble partiellement travaillé. Il aurait davantage gagné à être personnalisé un peu plus. De ses sept pièces, l’album ressemble étrangement à la formation The Strokes, étant presque le prolongement de leur succès «Last nite». Bien sur, l’on ne peut nier le poète talentueux qu’est Thomas Dylan, seuls les arrangements musicaux renvoient aux clichés. Sur ce lot, la guitare fusionne des balades mélodieuses folk-indie-pop, passant sur des tons rock, parfois accompagnée d’un vibrant harmonica. Du moins, son écoute est charmante, elle nous rend tous bien joyeux! (Catherine Bournival)

Olivier Adoue - La grâce matinée

Actif depuis 2002 sur la scène jazz et folk montréalaise, banjoiste-multi-instrumentiste dans le groupe Lake Of Stew, Olivier Adoue nous présente son deuxième effort solo, La Grâce Matinée. Toujours accompagné de la violoniste Anit Ghosh (La Chango Family), il délaisse cette fois-ci la formule quatuor employée sur Pêche aux rêves et s'associe avec 12 autres musiciens, dont Jonathan Davis (ex-Lake Of Stew) et l'as du dobro Joe Grass (Lil' Andy and The Karaoke Cowboys, The Ideal Lovers). Avec des textes poétiques évitant le piège du mièvre et des rythmes d'inspiration moyen-oriental, folklorique et jazz, Adoue a su créer un univers bien personnel, féérique et enrobant. Ses talents d'auteur-compositeur on pris de la maturité et l'approche musical est plus improvisée, moins académique.

À noter: le maîtrissage (mastering) est l'oeuvre de Ryan Moorey, collaborateur de Jean Leloup et Arcade Fire!

Surveillez le lancement au Parc Des Princes le 4 novembre, va y'avoir du monde à messe!
(Simon Maltais Morand)

The Human Statues- The Human Statues- Indépendant

The Human Statues sont un duo originaire de la Colombie-Britannique, installés à Toronto. Jouant ensemble depuis un peu plus d’un an, le groupe commet ici un premier opus officiel. Le funk pop est leur genre de prédilection, et ils le rendent très bien avec des harmonies soignées et une structure musicale évoquant celle des Beach Boys. Il y a aussi un aspect très théâtral dans les interprétations du groupe. Les deux membres du groupe sont issus du milieu de la comédie musicale, et cela transparaît dans le ton vocal des chansons. Cet aspect nuit quelque peu à l’écoute car on sent l’exagération des émotions. Heureusement, il y a des moments où les deux hommes sont plus réservés et cela fonctionne à leur avantage. (Léa Noémie Plourde-Archer)

Menace Ruine – The Die Is Cast – Alien8 Recordings

À peine huit mois se sont écoulés depuis la parution de Cult of Ruins, que nous nous retrouvons déjà devant un nouvel effort du duo montréalais Menace Ruine. Même maudite affaire? Non. Au contraire, on se rend vite compte que The Die Is Cast ne partage pas beaucoup de ressemblances avec son prédécesseur. Adieu le black métal, les blast beats et les cris enterrés sous une épaisse couche de feedback. Cette fois-ci, Menace Ruine révèle une facette plus neo-folk et ambiante qui valorise le chant aux mélodies médiévales de Geneviève. Ajoutez une belle petite couche de sonorités drone et une réalisation caverneuse par-dessus tout ça et vous avez un album qui se démarque davantage de la tendance black/noise actuelle. (Yannick Valiquette)

Made Out Of Babies – The Ruiner – The End Records

Il y a quelque chose d’inconfortable à écouter la musique sur The Ruiner. Peut-être est-ce la voix imposante de Julie Christmas, qui se balance entre le calme et l’hystérie avec une aisance déconcertante et rarement entendue. Il se pourrait aussi que ce soit les guitares sombres, lourdes mais toujours intenses qui changent constamment d’humeur sans crier gare. Une chose est certaine, ce troisième album est de loin le plus nuancé et le plus abouti que cette jeune formation de Brooklyn nous ait offert jusqu’à maintenant. (Yannick Valiquette)

De Lònga – À l’abri du temps – Fidelio Musique

Pierre-Alexandre Saint-Yves et Andrew Wells-Oberegger nous présentent des compositions alliant cultures étrangères et temps révolus. Malgré des longueurs ressenties à travers l’écoute des onze pièces offertes, les instruments d’une autre époque dont ils font usage nous transportent aisément ailleurs tant dans le temps que dans l’espace. Si le Moyen-Âge vous intéresse, enfilez votre cotte de maille et rendez-vous sans hésiter au lancement de leur album qui aura lieu ce jeudi 16 octobre au O Patro Vys à 20h. (Eric Beaulieu)


Artistes Variés - Compilation Baltimore Round Robin Tour - Indépendant

Pendant tout le mois d'octobre, une délégation d'artistes de Baltimore prend d'assaut huit villes d'Amérique du Nord. Chapeauté par Dan Deacon, le projet veut modifier notre façon de recevoir un show en éliminant les concepts de première partie et de groupe principal, ou ceux d'avant et d'arrière de la salle. Le Baltimore Round Robin Tour se déroule en deux soirées, baptisées «eyes» et «feet» pour les musiques cérébrales et de danse. La compilation est assez décousue en raison du mélange des deux idées, mais la tendance est dans l'électro-trash. D'un côté on baigne dans le minimal, la chanson et le bruitisme, de l'autre on danse sur du punk, du rock, du hip-hop et du 8-bit. Malgré quelques moments plus faibles et une qualité sonore inégale, on y fera des découvertes dignes de mention. (Ariane Gruet-Pelchat)