jeudi 11 décembre 2008

Quelques critiques avant Noël



Murder By Death
Red of Tooth and Claw
Vagrant










Après avoir raffiné et affirmé leur son sur leur précédent album, In Bocca al Lupo, on aurait été porté à croire que Murder By Death allait essayer de pousser leur country-rock noir encore un peu plus loin. Mais voilà que Red of Tooth and Claw arrive sans tambour ni trompette, avec rien dans les poches sauf une autre poignée de bonnes chansons à nous offrir. La voix d’Adam Turla, qui rappelle celle d’un certain Johnny Cash, se pose toujours sur des textes qui parlent de trahison, de vengeance et autres thèmes qui finissent généralement assez mal. Rien de très nouveau donc, mais c’est toujours aussi bon et c’est ça qui est important. C’est à se demander pourquoi ce groupe est encore si méconnu après quatre albums. (Yannick Valiquette)

DVD
Global Metal
Séville Pictures


Maintenant que les bases du monde entourant la musique métal ont été établies avec A Headbanger’s Journey, l’anthropologue Sam Dunn et Scott McFadyen se remettent au boulot et tentent d’approfondir un peu les choses. Ce nouveau documentaire nous emmène entre autres au Brésil, en Chine, au Japon, en Inde et en Israël pour nous dresse un portrait des scènes métal et de leurs fans à travers différents contextes culturels et politiques. Avec un sujet aussi captivant et si peu exploré, Sam Dunn touche encore une fois à quelque chose de gros, de trop gros peut-être. En vérité, chaque ville qu’il visite mériterait amplement un film pour elle seule! Cette contrainte du temps se ressent bien dans les entrevues plus courtes et pas aussi approfondies qu’on l’aurait parfois souhaité. Global Metal est néanmoins un film vraiment intéressant qui captivera autant les fans finis que les curieux. À écouter si vous aimez la musique en général. (Yannick Valiquette)

Variés
Global Metal Soundtrack
Universal Music










Pour accompagner le deuxième documentaire dédié à l’univers du métal par l’anthropologue, réalisateur et métalleux Sam Dunn, Universal Music fait paraître une compilation mettant en valeur la diversité musicale en styles et en provenances dont le film nous trace le parcours. Si certains feront de belles découvertes grâce à l’inclusion, entres autres, de groupes comme Melechesh, Sigh, Orphaned Land, Tengkorak, Enslaved et ChthoniC, la plupart ne verront probablement pas de grande utilité à son existence. On sent qu’il y a peu de travail derrière le choix et l’ordre des pièces, Universal ayant préféré nous balancer quelques « valeurs sûres » comme Lamb Of God, Mastodon ou In Flames plutôt que de profiter de l’occasion pour nous faire découvrir des talents cachés. Puisque le concept est tout de même louable, vous pouvez toujours leur faire compétition en faisant votre propre compilation. (Yannick Valiquette)

Anathema
Hindsight
KScope










Certains albums jouent un rôle purement transitoire dans l'histoire d'un groupe. Souvent, ces albums deviennent reconnus en tant que tel par pur hasard, mais il arrive aussi que cette phase soit provoquée et célébrée musicalement par le groupe en question. Avec Hindsight, Anathema souligne son changement de direction en nous offrant un réenregistrement semi-acoustique de quelques-uns de ses classiques en plus de présenter une toute nouvelle pièce. Si les motifs de cet exercice est vénérable, son exécution nous laisse malheureusement un peu sur notre faim. Le problème majeur est que malgré quelques bonnes idées ici et là qui prêtent une nouvelle peau à certaines pièces, la plupart n’offrent pas un changement radical d’interprétation. On aurait aimé que le groupe puise plus loin dans son passé pour tenter de nous surprendre un peu. Ceci étant dit, Hindsight est tout de même agréable d’écoute et ne laisse présager que du bon dans le futur plus serein d’Anathema. (Yannick Valiquette)

Star of Ash
The Thread
Mnemosyne Productions










Heidi S. Tveitan, mieux connue sous son pseudonyme de Star of Ash, ne doit pas être étrangère à l’expression qui dit que « le temps fini par arranger les choses », puisqu’elle aura attendu sept ans avant de faire suite à l’intriguant mais inégal Iter.Viator. Et le temps aura effectivement arrangé les choses, car The Thread est absolument tout ce que l’on aurait voulu que son prédécesseur soit! La jeune artiste norvégienne semble s’être décidée à faire confiance en ses talents de composition, renouant avec un mélange unique de rock ambiant, de musique électronique et de trame sonore dans une homogénéité qui était absente jusqu’à présent. Ce nouvel album est plus abouti, mieux ficelé et infiniment moins stérile que Iter.Viator, ce qui devrait être amplement suffisant pour combler ceux qui étaient déjà conquis en plus de gagner quelques sceptiques au passage. (Yannick Valiquette)

La Gachette
Quoi qu'il advienne
Indépendant


Vous avez besoin d’un petit coup d’énergie avant les fêtes? Écoutez le nouvel album de La Gachette. Ce groupe punk-rock montréalais propose un troisième opus très énergique, très rythmé. Du punk simple et sans prétention, avec les évidents appels à la fête, ainsi que quelques chansons aux paroles plus sombres. Une des pièces du nouvel album est un hommage à Freddy Villanueva, ce jeune homme originaire de Montréal-Nord, tombé sous les balles des policiers lors de l’été dernier. Le groupe a connu plusieurs formules avant de devenir le trio qu’ils sont aujourd’hui. En dix ans d’existence, Quoi qu’il advienne est leur premier album avec un batteur officiel. Deux des membres d’origine subsistent. La bande a donc beaucoup d’expérience et c’est apparent dans leur manière de livrer la musique. Ils sont très à l’aise dans leur catégorie, et ainsi ils peuvent se permettre de s’amuser sans tomber dans l’insipidité. (Léa Noémie Plourde-Archer)

dimanche 7 décembre 2008

Encore quelques critiques

[decemberists+valerie+plame.jpg]The Decemberists
Always The Bridesmaid (A singles series)
Y.A.B.B. records/Jealous Butcher records


Après 7 albums, les Decemberists nous reviennent avec Always The Bridesmaid (A Singles Series), un ramassis de chansons qui n’avaient ce qu’il fallait pour figurer sur leur prochain album à paraître. Produit sous la forme de 3 vinyles, il s'agit d'un paquet de six chansons, dont une en versions courte et longue et une reprise. Le groupe de Portland construit habilement des arrangements faisant de leur pop une musique certes agréable, mais prévisible. La voix de Colin Meloy se superpose à des compositions prudentes, s'étirant parfois lamentablement, particulièrement sur une version assumée de 6:38 de Days of Elaine qui n'apporte pratiquement rien de plus à la version courte. La reprise précise de I'm Sticking With You du Velvet Underground qu'on a déjà pu entendre sur la trame sonore de Juno est appréciable quoiqu'elle ne soit pas différente de la précédente. Pour les amateurs déjà convaincus des Decemberists… (Eric Beaulieu)


The Matadors
Sweet Revenge
Stumble records



La formation ontarienne The Matadors se présentent comme groupe de Horrorbilly. C’est un genre qu’ils ont inventé pour fusionner leur amour du rock rétro et leur humour satanique. Il serait difficile de donner une mauvaise critique à ce groupe puisque celui-ci est en lien direct avec le grand Lucifer lui-même! Ayant vendus leur âme à ce dernier, les très virils membres du groupe posent en porte-parole du Diable sur Terre, et en prime proposent un rock très dansant et très festif. Joel ‘Hooch’ Parkins a fondé The Matadors il y a 14 ans. Sweet Revenge est le sixième album du groupe. Avec sa voix de crooner charmeur, Hooch réussira à convaincre même le plus sage des êtres à sombrer dans le vice et le sex drugs and rock and roll. The Matadors est un véritable groupe de fête, certainement à son avantage en prestation dans un petit bar miteux. Un disque idéalement consommé en accompagnement avec plusieurs consommations alcoolisées. (Léa Noémie Plourde-Archer)