lundi 13 avril 2009

Chain and the Gang / Mastodon / Booker T.

  • Chain and the GangDown With Liberty… Up With Chains! – K Records / Washington
Ça faisait un bon bout de temps que nous n’avions pas entendu un disque aussi irrévérencieux et excentrique que Down With Liberty… Up With Chains!. Il faut dire que les membres qui composent le groupe derrière cet exercice cynique n’en est pas à sa première offense. En plus de compter Ian Svenonius (The Nation of Ulysses, The Make-Up, Weird War) dans ses rangs, Chain and the Gang comprend aussi une bonne partie de la famille K-Records, avec 14 membres tirés de groupes tels que Old Time Relijun, Desolation Wilderness, Dub Narcotic Sound System, The Curious Mystery et The Vibrarians. Autant engagées que cyniques, les paroles débitées nonchalamment par Svenonius sur un punk lo-fi et minimal n’est pas sans rappeler les premiers Nick Cave & The Bad Seeds ou Velvet Underground. Avec une arrogance simpliste et bien sentie, Down With Liberty… Up With Chains! ne manquera pas de soulever les passions lors de leurs concerts à travers l’Amérique du Nord. (Yannick Valiquette)
  • MastodonCrack the Skye – Reprise / Atlanta
Décidément, Mastodon n’est pas une bête que l’on est prêt de maîtriser. Les septiques diront qu’ils ont vendu leur âme avec une réalisation moins mordante et des voix plus claires qu’à l’habitude, mais la vérité est que c’est justement cette volonté de s’adapter aux besoins des compositions qui fait de Crack the Skye une réussite. Jamais la formation d’Atlanta nous aura offert un album aussi ambitieux, explorant et exploitant des subtilités sonores dont on ne saurait jouir sans écouteurs. Tournant autour de l'histoire des tsars de Russie, le concept prend réellement son envol à travers les pièces les plus longues, soit The Czar et The Last Baron, qui dépassent toutes deux la marque des dix minutes, ce qui laisse le temps nécessaire au groupe pour nous emmener dans leur sphère plus progressive. Encore une fois, Mastodon repousse les limites établies par leur album précédent et nous livre un album qui n'a pas encore fini de nous dévoiler ses secrets. (Yannick Valiquette)

  • Booker T.Potato Hole – Anti- / Memphis
Qui aurait cru entendre un nouvel album de Booker T. Jones en 2009? Pas grand monde, surtout si l’on considère que sa dernière apparition solo remonte à 1978. Mais c’est à l’annonce du renfort des Drive-By Truckers et de Neil Young que ce qui était déjà un événement en soi, devenait un véritable fantasme pour plusieurs. Malgré cette présence remarquée et remarquable à certains moments, Potato Hole est avant tout l’album de Booker T. Jones, laissant quelque peu en retrait tout ce qui n’est pas orgue. Si la quantité massive d’orgue en avant-plan peut surprendre au premier abord, on renoue rapidement d’amitié avec l’instrument et on finit par en redemander. Les solos de guitares, aussi rares soient-ils, sont quand même toujours bien appréciés. Hey Ya et Get Behind the Mule, tous deux des reprises de Outkast et Tom Waits respectivement, s’avèrent être parmi les moments les plus intéressants de l’album. Pas que les compositions de Booker T. ne soient pas à la hauteur, mais qui n’a jamais rêvé d’entendre Hey Ya jouée à l’orgue? (Yannick Valiquette)